La question du plein air est au cœur de très nombreuses réflexions, politiques et autres actions au Québec, mais également dans de nombreux pays occidentaux. Les problématiques liées aux changements climatiques, au déficit nature, à la sédentarité et à la détresse psychologique sont souvent abordées sous des angles analytiques reliés à des besoins de reconnexion à la nature et de préservation de l’environnement. À ce titre, les activités de plein air ou pratiquées en plein air deviennent centrales et nécessitent de facto d’être étudiées et comprises à différentes échelles et dans des perspectives souvent comparatives afin de cerner leurs évolutions, leurs effets, leurs bénéfices et leurs impacts.
En 2017, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec publiait l’Avis sur le plein air en marge de la politique québécoise de l’activité physique, du sport et du loisir. Cet avis mettait en avant l’importance d’accroître l’accessibilité du plein air au Québec, l’expérience retirée pour les pratiquant·e·s, ainsi que la promotion entourant ces activités. L’époque hypermoderne, dans laquelle nous vivons aujourd’hui, conduit les individus à vivre selon des rythmes familiaux et professionnels que nous pourrions qualifier de continus en raison notamment de la place prise par les nouvelles technologies de l’information. Dans ce contexte, le plein air peut être perçu et vécu comme un moyen de se recentrer sur soi-même, de se reconnecter à des éléments tangibles – sources éventuelles de bien-être, de plaisir et de sérénité –, mais également de se rassembler autour d’activités fédératrices et porteuses de sens pour chacun·e et pour des communautés spécifiques. Destiné à des chercheurs·ses, des professionnel·le·s du milieu et des étudiant·e·s, c’est dans cet esprit que ce manuel est organisé, afin de répondre à plusieurs questionnements. Comment le plein air a-t-il évolué ces dernières décennies au Québec et comment est-il structuré et géré aujourd’hui ? Quelles sont les principales problématiques auxquelles sont confrontés les acteurs·rices investi·e·s dans le plein air ? Comment celui-ci est-il perçu, vécu et ressenti par certaines populations ? Et finalement, ailleurs dans le monde, de quelles manières le plein air est-il envisagé ?