Paradigmes pour une philosophie des imaginaires

Pierre-Adrien Marciset
couverture
L’imagination comme faculté et les imaginaires comme accumulation des produits de cette faculté dans la culture constituent un chantier en philosophie. L’étude de l’imagination a été intégrée dans le criticisme par Kant, mais non approfondie du fait des « chimères » que l’imagination engendre pour lui. La faculté logico-formelle a ainsi pris le dessus au point de devenir le paradigme de notre société. En 1929, pour régler le sort des néokantiens de Marbourg, Heidegger interdit tout droit de cité à une quelconque légitimité philosophique de la culture – et partant, à désigner l’imagination comme un univers libre de mystification. Ce livre cherche à démontrer une histoire de la légitimité de la philosophie des imaginaires, renforçant la pertinence de la culture prise comme univers symbolique à partir duquel requalifier les paradigmes de notre époque. Les théories de la connaissance gagneraient à s’enrichir de toutes les formes de l’art qui ne sont pas moins rigoureuses, ni moins cosmogéniques que ne le sont les sciences. Il ne peut y avoir de progrès du point de vue de la conscience humaine dans une conception de celle-ci qui refuse toute la dimension esthético-formelle.
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