Principalement connu pour ses concepts de démocratie directe et d’imaginaire social, Cornelius Castoriadis est plus rarement convoqué à titre de philosophe. Il a pourtant adossé sa théorie sociale et politique à une lecture critique de la tradition philosophique et développé à partir d’elle un concept singulier de création, qu’il définissait comme l’émergence de formes ontologiques irréductibles à travers le temps. Pour Castoriadis, la défense de l’autonomie nécessitait une refondation de la philosophie à partir d’une compréhension neuve du temps et d’une pluralisation des formes de la temporalité.
Ce livre explore la philosophie du temps de Castoriadis, comprise comme l’un des foyers principaux de son rapport à la « pensée héritée ». Les contributions de ce volume, qui s’ouvre sur une appréciation comparative de son concept de temps objectif, s’articulent ensuite autour de trois enjeux où se déploie la réflexion castoriadienne sur le temps : la théorie démocratique, la conception du sujet et la philosophie de l’histoire. Elles permettent, chacune à sa manière, d’évaluer la portée d’une intellection plurielle et poïétique du temps visant à reconstruire, à l’instar d’un Bergson ou d’un Deleuze, la pensée dans les marges de la tradition métaphysique.
Ont contributé à cet ouvrage :
Philippe Caumières, Antoine Chollet, Didier Delaitre, Franck Guarnieri, Geneviève Gendreau, Jean-Sébastien Hardy, Nicolas Piqué, Liliana Ponce, René Richard, Thibault Tranchant, Sébastien Travadel, Stéphane Vibert.