Le transhumant

Autochroniques

Jean Bellemin-Noël
couverture
Le troupeau de ce berger-là rassemble ce qu'il appelle des « autochroniques », sortes de brèves méditations qu'il tond à ses moments perdus sur les plus prometteuses de ses brebis ; cela parle des monts, des mots, du temps qu'il fait, du temps qui passe, de tout, de rien et même du reste. Car que faire sur les hauts à moins que l'on ne rêvasse en jouant parfois au philosophe solitaire ? L'humour le dispute au goût du paradoxe pour imposer une liberté de ton allant jusqu'à l'impudeur et porter une attention sans retenue à bien des recoins de la vie et bien des tics de langage que leur visible légèreté n'empêche pas de peser lourd sur notre prétendue sagesse. Ces aubes et ces soirs, qui ne mériteraient sans doute pas de se succéder tout au long d'une année, donneront peut-être quelque prix à une excursion saisonnière ? P.-S. : pour ceux qui n'en ont jamais vu, quel que soit l'âge d'un transhumant, son feutre noir à larges bords couvre surtout des cheveux blancs.
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