Considéré à ses débuts comme « l'art du peuple », le cinéma a accompagné durant un siècle les mutations de ce sujet si fluctuant. L'auteur inspecte ici quelques-unes de ses figures contemporaines exposées sur des scènes fort distantes : les films de Jia Zhangke, un cinéma français opposant le réalisme à la République, des documentaires réalisés sur des places insurgées et d'autres tournés auprès de migrants clandestins. L'assemblage de ces écarts fait saillir des traits partagés dessinant la silhouette d'un peuple précaire, plus indéterminé et moins substantiel que le prolétariat dont il est le successeur. Le livre s'emploie à en préciser le portrait et les possibles en articulant le figuratif au politique.