Le philosophe se trouve dans un rapport potentiellement conflictuel à l’éducation. Il souhaiterait enseigner la sagesse à l’aide du simple raisonnement. Pourtant, force est de constater que l’enseignant de bonne volonté se heurte à l’imaginaire collectif et qu’il ne parvient pas toujours à se départir lui-même de ses préjugés. Pire encore, si la philosophie est une sagesse qui se prétend universelle, comment s’adresse-t-elle aux « enfants », aux « fous » et aux adultes non-philosophes ? Spinoza semble traversé par ses questions. Pourtant, alors que « la doctrine de l’éducation des enfants » compte parmi les sciences fondamentales pour parfaire notre nature, cette discipline brille par son absence dans les œuvres ultérieures du philosophe. À partir du concept de « doctrine » cependant, qui est omniprésent dans le Traité théologico-politique, le présent ouvrage montre les multiples facettes de l’éducation chez Spinoza. Le rôle du texte littéraire, de la religion ou encore de l’autorité parentale apparaît comme fondamental.
L’éducation questionne la nature de la raison par rapport à la puérilité mais aussi la fonction que la philosophie doit occuper dans les institutions. Que peut la philosophie pour la liberté humaine et quelle stratégie déployer pour nous libérer de la servitude ? Tel est l’enjeu de ce livre.
