Cette étude porte sur les suites de la paix d’Apamée sur le plan des relations politiques entre les États d’Anatolie et sur l’évolution de la place tenue par cette péninsule dans l’ordre géopolitique méditerranéen. Le traité d’Apamée, conclu en 188 avant notre ère entre la puissance romaine et le royaume séleucide, fut un acte diplomatique déterminant pour l’Asie Mineure et l’ensemble de la région anatolienne, regroupant l’ensemble de l’Asie cistaurique jusqu’à l’Arménie, un espace fragmenté entre royaumes et cités autonomes. L’enjeu de cette recherche consiste à aborder cet événement sous un angle novateur, en établissant les royaumes anatoliens comme principal objet d’étude, plutôt que la puissance romaine, le royaume séleucide ou encore les cités d’Asie Mineure. Sur le plan méthodologique, la principale innovation proposée ici est l’utilisation comme référent théorique d’un traité indien antique de science politique, l’Artha stra.