Au gré des processus de décolonisation et d’autodétermination, la définition « classique » de la souveraineté, qui a pour assise l’autorité suprême et l’intégrité des États ainsi que la non-
ingérence dans leurs affaires internes, est remise en question. Chez plusieurs peuples autochtones, le concept est investi de nouvelles significations qui recouvrent une multiplicité de droits sociaux, économiques, culturels et politiques. En vertu de cette compréhension élargie, la souveraineté ne se réduit plus à celle de l’État, mais elle met en jeu le droit de ces peuples à s’autodéterminer dans divers domaines et à négocier leurs interdépendances. Elle recouvre des réalités et des demandes qui varient en fonction des contextes, et les vocables utilisés pour en parler varient aussi : quand certains parlent de souveraineté, d’autres préfèrent parler d’autonomie, d’indépendance, de décolonisation ou encore recourir à des concepts dans leur propre langue et issus de leur histoire. Plusieurs raisons historiques, contextuelles et stratégiques président à ces choix.
Cet ouvrage est consacré à ces expressions variées de la souveraineté, plus particulièrement dans deux régions du monde : l’Océanie et l’Amérique latine.